C I N É M A

Arrow pointing to bio
Voici mes projets & réalisations cinématographiques
CARNET DE CRÉATIONS 2023-2024
CONTRAINTES,
THÈME DU SOUVENIR
& ENJEUX
Le thème retenu de cette année est le souvenir. Initialement, ce n'était pas le thème pour lequel j’avais voté, car les autres me semblaient plus intéressants. Selon moi, j'aurais davantage pu jouer avec l’implicite et faire des plans plus originaux si nous avions travaillé sur le thème de la folie par exemple.

Les enjeux cinématographiques de ce thème sont nombreux, mais selon moi, les principaux étaient tout d’abord d'éviter une narration trop linéaire, une narration qui suit trop une logique que le spectateur peut comprendre dès le début. Il faut que le film soit dans le souvenir sans prendre forcément les codes que l’on voit dans tous les films abordant ce thème. Comme les traditionnels flashbacks en noir & blanc, ou la voix off que l’on entend en fond, ces choses ne m’intéressent pas.

Les souvenirs sont quelque chose de très personnel, car ils sont différents en fonction de chacun, et c’est ici que cela devient captivant, puisque ce thème permet d’explorer psychologiquement les personnages, leurs passés, leurs vies, leurs relations pour justement pouvoir comprendre l’essence de ces souvenirs…

Enfin, le dernier enjeu cinématographique, qui est sûrement le plus important, est de transmettre des émotions. Celle qui peut nous venir à l’esprit en parlant de souvenir, est la nostalgie. Celle-ci est en lien direct avec le souvenir. C’est un sentiment réconfortant, mais on peut l'aggraver en quelque chose de très triste, de mélancolique, et c’est ce que j’ai voulu faire avec mon projet.
"Réminiscences" plonge dans la vie d'Heliora, une femme d'une trentaine d'années qui décide d'acquérir la maison de son enfance, empreinte de souvenirs joyeux. Le film utilise un split screen: à gauche, le présent la montrant explorer la maison avec l'agent immobilier, tandis qu'à droite, en parallèle, se déploient ses souvenirs intimes. Cette dualité visuelle offre une perspective unique, capturant simultanément son regard actuel et ses souvenirs animés.

Au fil de sa visite, chaque pièce ravive des moments précieux. Cependant, l'atmosphère prend un tournant abrupt lorsque Heliora découvre un sommier sans matelas. Le split screen droit s'assombrit, révélant progressivement une scène poignante : la main d'Heliora tenant celle de sa mère sur son lit de mort. Le contraste entre les souvenirs insouciants et la réalité douloureuse de la perte maternelle crée une tension émotionnelle, transformant la nostalgie en une exploration introspective complexe.

Ainsi, apres la présentation des différents projets, mes camarades ont tous voté pour celui-ci, même s'il y a eu une hésitation avec le projet de Linelle Cohen-Pïllet. Elle m'a d'ailleurs expliqué pourquoi elle avait choisi le mien: “Le projet correspondait le mieux aux critères du bac, c’est une approche cinématographique et esthétique importante qui offre un large choix de réalisations possibles. Le scénario étant simple, cela permettait de construire une réflexion autour du projet, mêlant plusieurs enjeux cinématographiques tournant autour du temps, de la famille"
SYNOPSIS DE
RÉMINISCENCES
PRINCIPALES,
INFLUENCES
Tout d’abord Vortex de Gaspard Noé, ce film est aussi sur la thématique du souvenir, car il parle de la maladie d’Alzheimer. Mais ce film est intéressant, car, comme le mien, il est fondé sur un split screen constant où l’on voit, dans la même pièce, deux visions différentes: une du mari qui n’est pas malade, et celle de la femme, qui est malade. Ce split screen montre à chaque fois une séparation de la relation du couple. C’est le split screen le plus intelligemment utilisé que j’ai vu dans un film.

Ensuite, je pensais pour le split screen de gauche à la fin, et pour avoir un sentiment de froideur, faire un plan rapproché comme dans Requiem pour un massacre de Elem Klimov pour montrer la vision douloureuse qu’elle a dans le split screen de droite. Il faut que son visage montre une destruction intérieure qui soit très explicite.

On peut penser à Tree of Life réalisé par Terrence Malick qui explore la nature de la vie, de la mémoire et du deuil à travers l'histoire d'une famille au Texas. Le film, qui intègre des images impressionnistes et des séquences très contemplatives, se concentre sur le personnage de Jack O'Brien, interprété par Sean Penn, qui réfléchit sur son passé et la perte de son frère. L'histoire alterne entre les souvenirs d'enfance de Jack, marqués par la découverte de la vie et la relation complexe avec son père autoritaire. Tree of Life montre la dualité entre la joie de vivre et la douleur du deuil.
"Réminiscences" appartient au genre du drame psychologique avec des éléments de drame familial. Les thèmes abordés, comme la perte, la nostalgie, et l'exploration psychologique des personnages, s'alignent avec les caractéristiques du drame. De plus, l'utilisation d'un split screen pour représenter deux réalités simultanées suggère une approche cinématographique innovante et pourrait également intégrer des éléments de film expérimental.
GENRE
CINÉMATOGRAPHIQUE
STRUCTURE
DU RÉCIT
Notre film sera construit en cinq parties, dont deux, qui seront encadrées par un agent immobilier. La première partie, est le “pré-split screen”, où elle parle avec l’agent immobilier qui lui présente la maison et les formalités pour l’achat de celle-ci…

Mais celui-ci à un appel, ainsi, il laisse Heliora seule dans la maison, c’est donc le début de la deuxième partie. Elle commence à errer, et c’est ici que les souvenirs arrivent, et que le split screen apparait à l’écran. Tous ses "bons" souvenirs sont donc énumérés à l’écran: (elle joue avec sa mère, elle cuisine, joue du piano…).

La troisième partie vise à créer du suspens, on voit Heliora qui monte à l’étage, et elle renverse sans faire exprès un carton à l’étage, et dans le passé, c’est une boite de médicament qui tombe, synchronisée avec la chute du carton. On comprend donc que quelque chose de potentiellement dangereux se passe. Au fur et à mesure qu’elle avance au premier étage, de l’alcool, des pilules apparaissent.

L’avant dernière partie est la plus triste et la plus surprenante. Elle rentre dans la chambre de sa mère, on voit simplement la main pâle de sa mère tombant du lit. On comprend donc qu’elle est morte. C’est ici que l’on verra une animation autour de la main. Ainsi, dans le présent, on a un gros plan sur la tête de Heliora, dévastée.

Enfin, l’agent immobilier revient, et lui demande si elle veut acheter la maison, et le film se coupe. C’est donc une fin ouverte.
Il y a trois protagonistes, Heliora enfant, Heliora Adulte, sa mère, et un personnage secondaire, l’agent immobilier.

Heliora enfant, a dans les 10-12 ans, elle porte beaucoup de rose, c’est une couleur qui permettra aux spectateurs de la reconnaître plus tard, quand elle sera adulte. Elle est très proche de sa mère, les deux font beaucoup d’activités ensemble. Le prénom nous a été proposé par Linelle Helios, signifie "soleil" en grec, et Hora signifie "temps", ou "moment" en latin. Ainsi, Heliora signifirait la lumière à travers le temps.


La mère de Heliora s’appelle Louise. Elle fait tout pour que sa fille soit heureuse, car après l’accident de voiture de son mari, elle aimerait que sa fille continue d’avancer et qu'elle ait une belle enfance malgré cet événement. Ainsi, Louise est la figure de l’altruisme, elle se sacrifie pour sa fille, quitte à se perdre elle-même. Le spectateur comprend donc que c’est une mère adorable, et a presque pitié pour cette famille. Physiquement, elle a les cheveux blonds-gris, elle est avenante, elle a un physique de “mamie gâteau”, et a un ruban dans les cheveux. Malheureusement, Louise est malade, et essaye de la cacher à sa fille, mais celle-ci le découvrira.


Enfin, Heliora adulte, celle-ci a la trentaine, elle est de nature calme, toujours habillée avec une petite touche de rose, pour raccorder avec elle enfant. C’est une demoiselle assez introvertie, qui exprime peu ses émotions. Elle est discrète et a peur de déranger, c’est d'ailleurs pour ça qu’il y aura peu de dialogues dans le film, et qu’elle ne fera aucune remarque à l’agent immobilier qui part soudainement. Elle n’aura pas d’habits particuliers, il faut qu’elle soit un peu madame tout le monde. Elle sera déjà assez singularisée par ce qu’elle à vécu, et par les plans expérimentaux.
PERSONNAGES,
RELATIONS ET
CARACTÉRISTIQUES
CHOIX DE
RÉALISATIONS
Nous avons fait trois choix importants, vis-à-vis de la réalisation. Tout d’abord, le split screen. Bien que le film puisse passer entre des scènes différentes, le split screen assure une continuité visuelle. Les deux côtés de l'écran peuvent être connectés visuellement ou thématiquement, créant ainsi cohérence entre les deux réalités. Justement, ces deux réalités sont importantes, car les deux transfèrent deux émotions différentes: lé présent, là où Heliora est perdue, évasive, et le passé, ou elle heureuse. A la fin, sa mère meurt, et elle sera triste, mais cette fois-ci dans le présent. Il faut donc jouer en permanence avec le split-screen, pour l’utiliser intelligemment. Il faut se mettre en tête que ce ne sont pas deux histoires scindées à l’écran, mais bien deux réalités qui interagissent l’une sur l’autre

Ensuite, il y aura un gros travail en post-production, car, quand la mère mourra, nous ferons une animation assez légère autour de sa main. On pourra y voir des petites âmes en forme de goutte qui tournent autour de la main, tout ça sur un bruit de fond assez angoissant, comme un bruit blanc ou des cordes de violons en pizzicato. Je veux me rapprocher le plus du style de Kerity la Maison des Contes. Malgré la légèreté visuelle, le film explore des thèmes sombres et angoissants liés à l'univers des contes. L'histoire suit un jeune garçon, Nathanaël, qui hérite d'une bibliothèque peuplée de personnages de contes. L'angoisse découle du fait que ces personnages prennent vie et interagissent avec Nathanaël. L’animation est donc très simple, mais mélangée avec la musique, on se sent oppressé. Ainsi, mélanger la mort avec l’animation légère et enfantine nous a semblé pertinent, puisque Heliora est une enfant elle aussi.


Ensuite, les lumieres et l'étalonnage. À gauche, où réside le présent, une palette de couleurs neutres prédomine, des lumieres blanches, simples, neutres. Mais à droite, dans le split-screen du passé la protagoniste, Heliora, où elle est heureuse, cette moitié de l'écran s'illumine d'une teinte chaude, évoquant une ambiance presque rosée, très enfantine.
À l'inverse, lorsque le drame frappe et que la vie d'Heliora est assombrie par la perte tragique de sa mère, la couleur à gauche se transforme. Elle devient froide, teintée de nuances bleutées, reflétant la profondeur de sa peine et créant un contraste poignant avec les moments plus lumineux. Cette utilisation et évolution de la couleur dans le split screen offre une narration visuelle réfléchie et explicite, montrant la dualité des sentiments et des expériences de l'introspection d'Heliora à travers son passé et son présent.

Enfin, nous réfléchissons encore sur la musique. Nous savons déjà qu'il y aura une transition, d'intra à extra-diégétique, mais nous ne savons pas de quelle musique. Nous hésitons entre Mon enfance de Barbara, et Gnossienne n°2 de Erik Satie. Car ce sont les deux, qui selon nous, offrent le plus d'émotions aux spectateurs. "Mon enfance" est explicite, et collerait très bien avec les plans, mais, "Gnossienne" est très simple, très léger, ce qui collerait tout aussi bien au film.
Enfin, mon groupe constitué de Gaspard Rémy, Linelle Cohen-Pillet, Pauline Dufour, Eloane et moi, est assez content. Nous avons avancé assez vite par rapport aux autres groupes, chacun savait ce qu’il avait à faire, et chacun remplissait ses tâches. Ainsi, avec une organisation pareille, nous avons pu réfléchir sur des détails du film, comme l’animation ou encore la musique.

Chacun avait de bonnes idées, et il n’y avait pas spécialement de “chefs” dans le groupe qui décidait, ce qui est parfait, puisque nous avons pu faire par exemple, un mélange, avec certaines idées du projet de Linelle, et celui d’Eloane.

A titre personnel, je suis très fier que mon idée ait pris forme, et très content de son évolution au fil du temps. J'espère faire un projet qui sera apprécié par le jury et qui se démarquera des autres projets.
BILAN
RÉFLEXIF
BILAN DE
TOURNAGE
En tant que réalisateur de notre film “Réminiscences", j'ai été chargé d'une grande variété de tâches. L'une des responsabilités les plus importantes était de diriger les acteurs, en leur communiquant ma vision du film et les émotions, actions et expressions que je désirais. Bien sûr, j'ai également accordé une certaine liberté aux acteurs, étant donné qu'ils n'étaient pas des professionnels, et pour maintenir une ambiance chaleureuse. Les comédiens étaient donc encouragés à improviser s'ils le souhaitaient. Ainsi, j'ai dirigé trois personnes au total : Marie-Blandine, Violette et Monsieur Monteyne.

Ensuite, j'ai également supervisé Gaspard, mon cadreur, en lui indiquant les plans que je souhaitais voir à l'écran. Lui et moi avons collaboré pour déterminer le meilleur cadrage, bien que nos idées coïncident souvent, ce qui limitait les débats. Cette partie était pour moi la plus artistique, d'autant plus que le film était entièrement tourné en split-screen.

La communication entre nous était fluide, et chacun était là pour aider en cas de question ou de problème. Notre synergie en tant qu'équipe de cinq membres a été exceptionnelle. De plus, l'intervenant Sébastien Théo nous a été d'une grande aide. Enfin, j'ai également supervisé l'éclairage, crucial pour créer le contraste entre le passé et le présent dans le film. Je tiens donc à remercier mon équipe pour ces deux belles journées de tournage, où le travail s'est mêlé au plaisir.

Nous étions équipés d’une caméra, d’une mandarine, d’un panneau LED, d’une perche et de son enregistreur, et de plusieurs enrouleurs. Je suis assez content, puisque j’ai pu toucher à tous ces objets d’une grande importance sur un tournage.

L’organisation de tournage a été réalisée par Eloane (scripte), Linelle (Assistante-réalisateur) et moi-même. Linelle gérait surtout le temps, elle était très à cheval sur les horaires, tandis qu’ Eloane, gérait l’ordre des plans et nous rappelait nos réflexions pré-tournage. J’ai été assez impressionné par notre organisation, puisque nous avons pu tourner tous les plans sans la moindre minute de retard, ce qui est assez rare sur un tournage.
J'ai été très fier du déroulement du tournage, comme mentionné précédemment en ce qui concerne l'organisation minutieuse qui nous a permis de gagner du temps et d'ajouter quelques plans supplémentaires.

Je suis également resté impressionné par la beauté de certains plans, en particulier celui où l'on voit la main de Louise, la mère décédée d'Heliora. La lumière chaude se reflétait sur les veines bleuâtres et pâles de la main, créant une scène artistique remarquable. Je considère que c'est l'un des plus beaux plans que nous ayons tournés.

Par ailleurs, j'ai été agréablement surpris par le jeu de notre actrice Violette Delval, malgré son jeune âge, elle a su répondre à toutes nos demandes. Elle a su exprimer une large palette d'émotions, particulièrement dans la dernière scène où elle devait être triste. Je suis très fier d'elle. Enfin, je suis satisfait de l'ambiance qui régnait sur le plateau. Tout le travail nécessaire a été accompli, et nous avons même pu nous permettre de rire ensemble.
POINTS
DE SATISFACTION
POINTS
D'AMÉLIORATION
Il y a eu quelques soucis de communication avec les acteurs, comme des informations transmises trop tardivement ou mal transmises. Mais dans l'ensemble l'organisation était plus que correct